René Guénon livré à la multitude ( II )

Article publié dans la revue “Vers la tradition” N° 94 – Décembre 2003 – Janvier-Février 2004, et faisant suite à celui publié en 2003 : http://denysroman.fr/rene-guenon-livre-a-multitude-i/, précédemment repris dans ces pages.

 

MISE AU POINT

René Guénon livré à la multitude (II) :

jusqu’où ira-t-on ?

Les événements liés au cinquantenaire de la mort de René Guénon se précipitent depuis ces derniers mois, comme si l’ « enjeu » consistait aujourd’hui à livrer d’urgence au public les dernières « découvertes » qui touchent de près ou de loin à cet auteur, y compris dans des domaines jusque-là considérés comme réservés. L’œuvre de René Guénon, ayant sans doute épuisé les ressources d’exégètes satisfaits d’en avoir fait le tour, n’est plus envisagée en elle-même, c’est-à-dire telle que son auteur l’a exposée et publiée, suivant la méthode qui était la sienne et les intentions qui y présidaient. Ce qui intéresse les « chercheurs », ce sont de nouveaux écrits, si possible inédits, dont l’origine n’est ni toujours avouable ni toujours avouée, pour faire la « une » de ces éditions spéciales que l’on n’hésite plus à agrémenter d’informations relatives à sa vie privée, voire de copies de papiers « personnels ». Ainsi, et comme pour échapper à l’œuvre écrite dans tout ce qu’elle véhicule d’« intérieur », voilà que l’on bifurque sur des « pistes » toujours plus « extérieures », et cela au point d’en perdre, après un certain « sens des proportions », celui du simple respect.

Il suffit de jeter un regard sur les nombreuses productions qui ont émaillé -et émaillent encore- ce cinquantième anniversaire, et notamment les dernières, pour se rendre compte que certaines limites sont désormais franchies.

Notre propos ici n’est pas d’entrer dans quelque « débat », mais d’exposer des faits qui nous paraissent particulièrement significatifs de cette inquiétante dérive et d’appeler l’attention de nos lecteurs sur des publications propres à les tromper, et dont certaines relèvent de procédés qu’il nous semble nécessaire de dénoncer. Nous nous appuierons pour ce faire sur deux exemples récents : l’un portant sur la diffusion d’une correspondance de René Guénon, l’autre sur la divulgation de documents d’ordre personnel le concernant.

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Le premier exemple nous touche notamment en temps que mandataire chargé de représenter M. Marcel Maugy, Denys Roman dans son nom d’auteur et nous tenons à apporter notre témoignage aux lecteurs non encore informés. Il s’agit de la diffusion de la correspondance maçonnique lui adressée par René Guénon 1.

Du fait que cette diffusion, frauduleuse, illicite et erronée en de nombreux points, effectuée d’abord “sous le manteau”, en est arrivée aujourd’hui, et après un passage sur internet, à servir de “base documentaire” et de “référence” à certaines publications “officielles” telle la contribution de M. Xavier Accart ( co-auteur de L’Ermite de Duqqi) au numéro 16- 2002 de la revue “Politica hermetica”, ou encore celle de M. Jean-Pierre Deschamps ( pseudonyme de Jean Pierre Laurant ) à un ouvrage collectif, Les plus belles pages de la Franc-Maçonnerie française, paru chez Dervy en juillet 2003 sous l’égide de l’Institut maçonnique de France et qui diffuse une “lettre de René Guénon” tirée de cette même source, nous avons été contraints d’intervenir à diverses reprises auprès des promoteurs de ces initiatives, ainsi que du public trompé sur la documentation fournie 2

Nous rappellerons les faits pour les lecteurs qui n’auraient pas accès à notre article précédent : un individu connu de certains milieux « traditionnels », trahissant la confiance que Marcel Maugy lui avait un temps accordée, communiqua, sans autorisation aucune, des copies de cette correspondance dans des « cercles » à prétention guénonienne, qualifiés de « très restreints ». A partir de là, c’est-à-dire d’un détournement que la législation en la matière considère comme un vol, se confectionna clandestinement, sous forme de dactylographies, une « Édition » (sic) de ces lettres, augmentée d’autres « collections » de correspondances de R. Guénon. Entré en possession d’un exemplaire de ces dactylographies quelques années après le décès de Marcel Maugy, nous intervînmes auprès des responsables qui crurent bon de nous signifier une fin de non-recevoir pour se raviser ensuite en cherchant à nous rassurer sur le caractère confidentiel de cette diffusion. Mais le nombre d’exemplaires effectivement distribués était déjà tel que la situation ne pouvait qu’échapper à tout contrôle : la propagation de ces lettres s’étendit en effet de plus en plus largement au fil du temps pour aboutir finalement dans le domaine public, d’abord via internet d’où nous les avons fait retirer, et maintenant au travers des ouvrages que nous venons de citer.

Les correspondances de René Guénon ainsi « éditées », précisément à Dôle et à Besançon, par cette officine de « guénoniens » sont principalement les suivantes : correspondance de René Guénon adressée à Marcel Maugy Alias Denis [sic] Roman, adressée à Galvao, à un Docteur non identifié, à Pistoni, à Martinez Espinosa, à divers correspondants, à Noelle Maurice-Denis, à Ananda K. Coomaraswamy. Quant à la diffusion que nous avons fait retirer d’internet, elle a été publiée sous le titre de « 25 lettres à Denys Roman ».

Ce qui est étrange dans cette affaire, c’est que les protagonistes successifs, et notamment ceux qui jouissent d’une certaine notoriété -dans les milieux universitaires ou autres-, ne semblent aucunement s’être inquiétés ni des procédés dont ils se faisaient les complices ni de la qualité du texte qu’ils transmettaient. Sur ce dernier point, les fautes et les incohérences que l’on rencontre à de nombreuses reprises, et qui ne peuvent à l’évidence être attribuées à R. Guénon, auraient pourtant dû attirer leur attention. Pour nous, la comparaison des lettres missives originales avec celles qui ont été ainsi diffusées est accablante : les dactylographies de Dôle-Besançon, visiblement bâclées dans la plus grande désinvolture, s’avèrent grevées d’erreurs, de fautes parfois grotesques, de mots et de phrases que R. Guénon n’a pas écrits, de confusions de dates et de contenu, etc., toutes choses qui se retrouvent dans les diffusions successives, avec des erreurs supplémentaires s’ajoutant aux précédentes à chaque étape de reproduction, comme nous le verrons encore dans la publication de M. J.-P. Deschamps. L’« Édition » en notre possession contient même un « Avis de recherche ! » (sic) de pages manquantes !

On y faisait aussi figurer une lettre qui n’était pas adressée à M. Maugy et dont le destinataire était pourtant facilement identifiable …

Nous avons également pu constater que certaines des autres correspondances de René Guénon diffusées sur le site précédemment évoqué n’étaient que la copie des dactylographies de Dôle-Besançon, à la faute près, augmentée de nouvelles erreurs. Bel exemple de méthode rigoureuse à l’usage des « chercheurs » de « documentation » qui, d’ailleurs, n’ont nul besoin de cela, car leurs cartons sont déjà bien remplis et depuis longtemps ! Si nous mentionnons cette divulgation au passé, c’est que, après avoir retiré de leur site et sur nos instances les lettres de René Guénon à Marcel Maugy -ce dont nous leur avons donné acte-, les administrateurs viennent, en septembre 2003, de retirer également les autres correspondances dont ils avaient jusque-là maintenu la diffusion. En effet, expliquent-ils, « nous apprîmes récemment, de la part d’un proche de René Guénon, que celui-ci aurait oralement exprimé son souhait de ne pas voir sa correspondance publiée. Étant informés de ce fait nouveau, qui pour nous prime sur toute autre considération, nous avons en conséquence retiré immédiatement de notre site les pages contenant ces lettres ». Voilà qui les honore, mais ne les dispensait pas d’avertir leurs lecteurs que la documentation mise en ligne par leurs soins « durant plusieurs mois » n’était ni fiable ni « libre de droits ». Nous saluerons toutefois le souci qui a présidé à cette décision de retrait : combien sont aujourd’hui ceux qui se préoccupent de ce genre de considérations et les mettent en actes ?

Quant à la revue « Politica hermetica », elle présente dans son numéro 16-2002 les Actes du XVIIe colloque international de l’École Pratique des Hautes Études, 5e section, qui s’était tenu début décembre 2001 à la Sorbonne sur le thème « René Guénon, lectures et enjeux ». Le sommaire est ainsi introduit : « La constitution, si peu exhaustive qu’elle soit, d’un véritable état des lieux des lectures et des enjeux, suppose la prise en compte d’approches très différentes, ce qui explique la juxtaposition dans les Actes de ce colloque de communications strictement scientifiques et de témoignages engagés ». Cette revue manifeste en effet son souci de rigueur scientifique, et est d’ailleurs dotée d’un Comité ainsi qualifié. Or, dans ce numéro, la contribution de M. Xavier Accart, « Identité et théophanie, René Guénon (1886-1951) et Henry Corbin (1903-1978) », donne en particulier des références à des « Lettres à Denys Roman » (note 19, p. 181) basées sur les copies de Dôle-Besançon, c’est-à-dire erronées3. Par ailleurs, une autre contribution, celle de M. Alessandro Grossato intitulée « Un exemple de l’usage et de la rétention sectaire d’un “sacré texte “, la “Psychologie” de René Guénon », semble elle aussi s’appuyer sur des sources non vérifiées et fautives, si l’on en juge par les « preuves » apportées dans le numéro spécial que la revue « Science sacrée » a consacré à R. Guénon, et dont nous allons reparler.

Nous n’insisterons pas davantage sur ces faits, ni sur la question, plus générale, de la divulgation de la correspondance de R. Guénon, nous étant par ailleurs déjà exprimé à cet égard dans de précédentes contributions à « Vers la Tradition »4. Nous préciserons seulement que nous avons de bonnes raisons de penser que les divers protagonistes et « protecteurs » de ces entreprises savent à quoi s’en tenir sur la « qualité » de la « documentation » en cause, y compris sur le fait qu’elle doit être restituée ou détruite.

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Notre deuxième exemple est une illustration de cette « surenchère » effrénée par laquelle quantité de « matériaux » et documents, notamment d’ordre privé ou « personnel », sortent maintenant des « tiroirs » pour être jetés dans le domaine public. Il s’agit de la parution d’un volume de 606 pages consacré à René Guénon par M. Muhammad Vâlsan, sous la forme d’un numéro spécial de sa revue « Science sacrée ». L’ « Éditorial » rappelle d’abord « la perspective traditionnelle » dans laquelle s’inscrit ce numéro et renouvelle la profession de foi de la revue : « Pour notre part, c’est uniquement de Science sacrée, donc d’intellectualité et de spiritualité pures, que nous entendons nous occuper ».

Toutefois, la Rédaction ajoute ces mots, en prélude à ce que le lecteur va découvrir : « Maintenant, si nous nous permettons de dévoiler quelques aspects inédits de l’œuvre et de la vie de René Guénon, ce n’est que dans l’intention purement spirituelle […] ». Si nous nous permettons de dévoiler … L’expression nous paraît significative. En effet, et même si « ce n’est que » dans une « intention purement spirituelle » (consistant, nous dit-on, à puiser « dans les correspondances symboliques et dans les concordances archétypales »), nous ne voyons pas que cela suffise à justifier les prétentions de cette revue à disposer publiquement de « quelques aspects inédits » d’une œuvre et d’une vie qui ne sont pas les siennes.

Ce numéro « dévoile » effectivement des photos de famille (Berthe et René Guénon », photo de leur mariage), le faire-part de décès de Berthe Guénon, des actes notariés ou d’état civil (acte de mariage des parents de R. Guénon, leur livret de famille), le « Livret scolaire » de R. Guénon, un extrait d’un cahier de « l’élève René Guénon », et autres papiers familiaux. A quand – sub specie aeternitatis – l’exégèse « symbolique » et « archétypale » de la note du dentiste ? Rappelons ces paroles de R. Guénon : « Nous déjà dit bien souvent ce que nous pensons de ces histoires “personnelles” : cela n’a pas le moindre intérêt en soi, et, au regard de la doctrine, les individualités ne comptent pas et ne doivent jamais paraître ; en outre de cette question de principe, nous estimons que quiconque n’est pas un malfaiteur a le droit le plus absolu à ce que le secret de son existence privée soit respecté et a ce que rien de ce qui s’y rapporte ne soit étalé devant le public sans son consentement ». Et, « au surplus », il ajoute à l’attention de celui qui« se complaît à ce genre d’anecdotes » qu’il « peut facilement trouver parmi les “hommes de lettres “, ses confrères, bien assez de gens dont la vanité ne demande qu’à se satisfaire de ces sottises, pour laisser en paix ceux à qui cela ne saurait convenir et qui n’entendent point servir à “amuser” qui que ce soit » 5. Aussi, comment comprendre qu’une revue qui se présente comme ultra-guénonienne se place en si flagrant désaccord avec le « Maître » qu’elle révère ? De quel « consentement » procède l’ « étalage devant le public » de tels documents quand le premier concerné lui-même a maintes fois fait connaître sa réprobation et même sa « répugnance » vis-à-vis d’un tel comportement ?

Outre ces documents privés, on trouve encore dans ce numéro spécial de nombreux fac-similés de manuscrits autographes de René Guénon : première page de plusieurs comptes rendus ainsi que des « Préliminaires » de son cours de philosophie et de chacune des deux versions autographes de la partie « Psychologie » (ch. Ier) 6, fac-similé d’une page de traduction des Philosophumena écrite par Palingénius, de diverses signatures autographes, etc. On y trouve aussi la publication intégrale soit de divers comptes rendus déjà publiés dans des livres de l’auteur ou dans des revues, soit d’« inédits » tels les quatre textes provenant de son cours de philosophie, ou celui qui traite de l’enseignement de cette discipline. Par là on constate que, lorsque « Science sacrée » dit se permettre de dévoiler des aspects inédits de ce qu’elle nomme « l’œuvre », elle amalgame indistinctement sous ce dernier terme des textes qui ne relèvent pas du même domaine, les uns se rapportant effectivement à l’œuvre métaphysique publiée par l’auteur, les autres à ses activités de « professeur de philosophie » 7.

Lorsqu’il fit le compte rendu du premier volume de « Science sacrée » dans le n° 13 de « La Règle d’Abraham » (éditée et diffusée par Archè-Edidit), M. P. Geay écrivit que « Ce premier numéro double annonce la perspective générale de cette vaste entreprise éditoriale qui s’appuie sur un fonds d’archives considérable ». « Science sacrée » apporte à cela une précision dans l’unique note de l’Editorial de ce numéro spécial : « En dehors du fonds propre de Michel Vâlsan, nous avons pu en consulter un autre qui a été constitué indépendamment du premier, et qui contient nombre de documents anciens de René Guénon ». D’après les fac-similés et autres « inédits » qu’elle publie, « Science sacrée » semble en effet avoir beaucoup « consulté » ce deuxième « fonds ». Quels en sont donc la provenance et le détenteur pour que cette revue y puise et en publie à son gré le contenu ? D’autre part, en produisant pour « preuve » le manuscrit autographe de la première page de chacune des deux versions du cours de R. Guénon sur la psychologie et en indiquant ce qu’ « il faudrait » faire « si ce cours ne devait pas rester inédit », ou encore en annonçant avoir elle-même donné un titre (“L’Enseignement de la philosophie”) à l’inédit qu’elle s’autorise à publier ainsi, « Science sacrée » ne s’arroge-t-elle pas des prérogatives que la seule « consultation » d’un mystérieux fonds René Guénon ne peut suffire à légitimer ?

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Nous conclurons en appelant l’attention sur les diverses violations et annexionnismes que révèlent ces initiatives, sur la tromperie et la manipulation dont les lecteurs sont victimes à leur insu, sur le consensus, les connexions, voire la collusion qui lie les « parties prenantes », sur l’impunité régnante, et l’absence -du moins apparente- de réactions « normales » devant l’actuel état de fait.

Dans un tel contexte, comment ne pas s’interroger sérieusement sur la façon dont les deux actuels mandataires de René Guénon exercent leur rôle, sur la discrétion dont ils font preuve et sur l’étrange paralysie qui semble les empêcher d’intervenir pour faire respecter les droits qui s’attachent à un auteur qu’ils sont censés défendre à travers le mandat qui leur a été confié ?

Une telle attitude est d’autant plus surprenante qu’elle n’est probablement pas sans conséquences non plus sur les propres héritiers de R. Guénon, eux-mêmes bafoués avec la même désinvolture, comme en témoigne par exemple la cynique « Note de l’éditeur », Archè, par laquelle débute habilement le livre Psychologie présenté par A. Grossato. Il paraît aujourd’hui non seulement légitime mais nécessaire de poser ces questions, d’autant que cette extraordinaire « discrétion » ne peut être perçue que comme un facteur d’encouragement à des agissements que tout lecteur honnête de René Guénon se devrait de dénoncer, mais dont, malheureusement, nous ne cessons de constater la prolifération, en toute impunité semble-t-il, jusques et y compris dans certains milieux qui se réclament de la plus pure orthodoxie traditionnelle.

André BACHELET

  1.   Comme nous l’indiquions dans l’Avant-propos du livre de Denys Roman Réflexions d’un chrétien sur la Franc-Maçonnerie : « l’Arche vivante des Symboles », l’auteur s’est toujours refusé à la publication de cette correspondance, considérant que René Guénon ne l’aurait pas souhaité. Cependant, D. Roman s’est toujours attaché à faire bénéficier ses lecteurs des éléments de cette correspondance susceptibles de les intéresser, et cela suivant des modalités appropriées au sujet aussi bien qu’à la qualité soit de ses Frères Maçons, soit, plus généralement, de ses autres lecteurs au travers des écrits qu’il a publiés de 1950 jusqu’à sa disparition en 1986.
  2. « René Guénon livré à la multitude (I) : témoignage et mises en garde », publié sur le site www.zen-it.com/ et repris ici même : http://denysroman.fr/rene-guenon-livre-a-multitude-i/
  3. Dans un compte rendu paru dans ce même numéro de « Politica hermeti­ca », Monsieur X. A. désigne comme « malheureusement caviardées » les lettres à Louis Caudron produites dans le numéro spécial René Guénon de « Soufisme d’Orient et d’Occident ». Comment se fait-il qu’il ne lui soit pas un seul instant venu à l’idée que les lettres auxquelles lui-même se réfère dans sa propre contribution pouvaient, comme bien d’autres, avoir subi quelque altération ?
  4. « Vers la Tradition », N°s 88 et 90 en particulier.
  5. Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le Taoïsme, compte rendu des « Nouvelles littéraires », pp. 148-149.
  6. « Science sacrée » a ainsi mis à mal la publication du livre Psychologie présenté par M. Grossato, et dont M. J.-P. Laurant avait fait un compte rendu élogieux (« Politica hermetica », n° 16, p. 279), tout en stigmatisant également « les stratégies de rétention d’information » (ou « rétention sectaire ») relatives aux « inédits de Guénon » « correspondances, etc. » ; par ce numéro spécial de « Science sacrée », un coin du voile semble se lever sur l’authenticité » de cet « inédit attribué à René Guénon », pour reprendre ici les termes de la Note de son éditeur. En effet, « Science sacrée » montre, d’après les manuscrits qu’elle a « consultés », que le livre Psychologie promu par MM Grossato et Toth (Archè) contient des phrases qui « ne se trouvent dans aucune des deux versions autographes », et elle ajoute : « On pourrait se demander aussi si le texte dactylographié (utilisé par M. Grossato) prend pour base une “troisième” version … ». Par ce trait, la revue de M. Vâlsan lance dans la mare un « pavé » qui ne devrait pas tarder à rebondir… y compris sur les étagères. Attendons les suites.
  7. C’est effectivement sous ce titre quelque peu provocateur, « Un professeur de philosophie », que M. P. Brecq présente la documentation qu’il a rassemblée sur son sujet, dont les fameux extraits du cours rédigé par René Guénon.